- Un économiste lauréat du prix Nobel prédit la mort du bitcoin et affirme que cet actif n’aura plus aucune valeur dans les dix prochaines années.
- Son raisonnement repose sur le fait qu’aucune autorité centrale ne soutient le bitcoin et qu’il est purement basé sur la spéculation et la demande.
Les attaques contre le bitcoin (BTC) semblent s’être ravivées lorsque l’économiste Eugene Fama, lauréat du prix Nobel, a critiqué les fondamentaux de l’actif numérique. Considéré comme le « père de la finance moderne », M. Fama estime que le bitcoin finira par échouer et ne vaudra probablement plus rien d’ici dix ans.
Les raisons de son affirmation
Défendant sa position lors d’une interview avec Luigi Zingales et Bethany McLean sur le podcast Capitalisnt, Fama a expliqué que le bitcoin n’a pas de valeur. Selon lui, l’utilisation supposée du bitcoin comme moyen d’échange n’est que théorique, car le bitcoin ne facilite pas l’achat et la vente de manière adéquate. En outre, il estime que le bitcoin ne s’intègre pas dans le système bancaire existant.
Pour en savoir plus, M. Fama a souligné que les monnaies doivent être stables pour devenir un moyen d’échange en toute transparence. Or, le bitcoin est extrêmement volatil, ce qui crée des incohérences autour de sa valeur et le rend hautement imprévisible.
Par ailleurs, M. Fama a souligné que le bitcoin ne bénéficie pas du soutien d’une autorité centrale. Cela implique que l’actif se nourrit de spéculations et tire sa valeur de la demande. D’un point de vue économique, un effondrement de la demande entraînerait la chute de l’actif à zéro.
En réponse à cette affirmation, plusieurs acteurs clés de la crypto-monnaie ont rejeté l’argument de Fama en expliquant que les cas d’utilisation du bitcoin dépassent le cadre d’une simple monnaie. Selon les experts, le bitcoin a évolué pour devenir de l’or numérique. Son offre de 21 millions d’unités crée une rareté autour de l’actif et le rend déflationniste. Plus important encore, il est considéré comme une couverture inflationniste qui suit la trajectoire de l’or.
Experts ayant critiqué le bitcoin dans le passé
En 2017, l’un des plus grands investisseurs, Warren Buffett, a décrit le bitcoin comme étant loin d’être un actif producteur de valeur. En 2019, il a qualifié le bitcoin d’illusion et a affirmé qu’il attirait les charlatans. En 2024, il a prédit que le bitcoin pourrait connaître une mauvaise fin.
Dans un article de 2021 couvert par la CNF, Jamie Dimon, de JPMorgan, aurait également qualifié le bitcoin de sans valeur. De même, un acteur et auteur américain, Ben McKenzie, a décrit le bitcoin dans son livre (Easy Money) comme une bulle financière. Selon lui, le bitcoin met en évidence la prévalence de la fraude dans le secteur. La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, s’ajoute à cette liste.
Répondant aux appels à ajouter le bitcoin aux réserves européennes, Mme Lagarde a souligné que l’actif n’entrerait dans les réserves d’aucun des conseils généraux. Selon elle, les réserves des banques centrales doivent être liquides, sûres et sécurisées. Entre-temps, la République tchèque a approuvé une proposition visant à étudier l’intégration du bitcoin dans ses réserves. Comme nous l’avons résumé dans notre précédent article, il a été proposé d’allouer 5 % des 140 milliards d’euros de la BNC au bitcoin.
Plusieurs pays, dont les États-Unis, seraient également en train d’intégrer Bitcoin dans leurs réserves stratégiques. Comme nous l’avons mentionné dans notre précédent article, plusieurs États américains ont déjà atteint un stade avancé dans cette initiative.
À l’heure où nous mettons sous presse, le bitcoin s’échangeait à 95 000 dollars, après avoir baissé de 3 % au cours des dernières 24 heures.