- Roger Ver, connu sous le nom de « Bitcoin Jesus » pour son plaidoyer précoce en faveur des crypto-monnaies, a fait appel à l’ancien président Donald Trump pour qu’il intervienne et empêche son extradition vers les États-Unis.
- Roger Ver a renoncé à sa citoyenneté américaine en 2014 pour devenir citoyen de Saint-Kitts-et-Nevis et doit maintenant faire face à des défis importants pour obtenir le soutien des autorités américaines.
Roger Ver, « Bitcoin Jesus », un des premiers développeurs de Bitcoin, a lancé un appel public au président Donald Trump, lui demandant d’intervenir pour empêcher son extradition d’Espagne vers les États-Unis. Dans une vidéo partagée sur X le 26 janvier, Ver a décrit sa situation comme désastreuse, affirmant que son extradition découle de son activisme dans l’espace des crypto-monnaies plutôt que de tout acte répréhensible.
Mr. President, I am an American, and I need your help. Only you, with your commitment to justice, can save me @realDonaldTrump pic.twitter.com/WhVTZ1M1GB
— Roger Ver (@rogerkver) January 26, 2025
« Monsieur le président, je suis un Américain et j’ai besoin de votre aide. Seul vous, avec votre engagement pour la justice, pouvez me sauver« , a déclaré M. Ver dans son plaidoyer.
Il a également fait part de ses craintes : « D’ici ce soir, en Espagne, je pourrais très bien me retrouver dans une prison espagnole, sur le chemin du retour vers les États-Unis, où je risquerai une peine de prison à perpétuité pouvant aller jusqu’à 109 ans. Non pas parce que j’ai fait quelque chose de mal, mais à cause de mon activisme dans le domaine des crypto-monnaies ».
La semaine dernière, Ver a vu une lueur d’espoir lorsque le PDG de Tesla, Elon Musk, a répondu à un tweet exhortant l’ancien président Trump à accorder à Ver une grâce similaire à celle accordée à Ross Ulbricht. Musk a d’abord répondu : « C’est au président de décider, mais j’ai demandé si c’était possible. » Cependant, Musk est revenu sur sa position en tweetant : « Roger Ver a renoncé à sa citoyenneté américaine. Pas de pardon pour Ver. L’appartenance à un groupe a ses privilèges ». Cette révélation sur la renonciation de Ver à la citoyenneté américaine a suscité un débat sur son éligibilité à une intervention présidentielle.
Roger Ver gave up his US citizenship. No pardon for Ver. Membership has its privileges.
— Elon Musk (@elonmusk) January 26, 2025
Batailles juridiques et différends financiers
L’affaire Ver a suscité des comparaisons avec Ross Ulbricht, le créateur de Silk Road, une place de marché du dark web. Ulbricht a été condamné à deux peines de prison à vie plus 40 ans pour avoir géré la plateforme, qui aurait facilité la vente de 183 millions de dollars de stupéfiants. Comme nous l’avons indiqué, M. Trump a accordé à M. Ulbricht une grâce totale et inconditionnelle, respectant ainsi une promesse de campagne qu’il avait faite lors de la convention nationale du parti libertarien.
Si les partisans de M. Ver continuent d’espérer une grâce similaire à celle accordée à Ross Ulbricht, la situation de M. Ver est fondamentalement différente en raison de sa renonciation à la citoyenneté américaine en 2014. Aujourd’hui citoyen de Saint-Kitts-et-Nevis, M. Ver a expliqué : « J’ai renoncé à ma citoyenneté parce que je savais que certaines agences gouvernementales américaines continueraient à me cibler pour mes opinions politiques et mon activisme passé. » Cette décision a compliqué son cas et l’a distingué des autres demandeurs de clémence.
Roger Ver, comme Ulbricht, s’identifie comme un libertaire. Son idéologie politique et son franc-parler en faveur des monnaies décentralisées ont fait de lui une figure polarisante de la communauté cryptographique.
Roger Ver a été confronté à de nombreuses batailles juridiques ces dernières années. Parmi elles, il y a l’une des plus importantes qui a eu lieu en 2024 lorsque les autorités américaines l’ont accusé d’évasion fiscale. Cette confrontation juridique alléguait qu’il devait 48 millions de dollars dans le cadre de son processus d’expatriation.
M. Ver a vivement contesté ces allégations, arguant que ses droits constitutionnels avaient été violés et que les pouvoirs de citation à comparaître avaient été utilisés de manière inappropriée à son encontre. En décembre de la même année, son équipe juridique a déposé une demande de non-lieu, tandis que M. Ver est resté en Espagne, poursuivant son combat contre l’extradition vers les États-Unis.