- L’Europe est en tête des banques spécialisées dans les crypto-monnaies, avec 55 banques proposant des services de conservation, d’échange et de conversion en monnaie fiduciaire. Le continent du Nord dépasse ainsi l’Asie et l’Amérique du Nord.
- Une réglementation MiCA stimule l’adoption des crypto-monnaies en Europe. Elle apporte clarté, sécurité et évolutivité et attire les principaux échanges mondiaux dans la région.
L’Europe a pris la tête de la crypto-banque mondiale, avec 55 banques qui proposent désormais des services tels que la garde de crypto-monnaies, le négoce et les conversions de fiats. Ces institutions, qui couvrent l’Allemagne, la Suisse, le Royaume-Uni et d’autres pays, ont adopté les actifs numériques plus rapidement que leurs homologues d’Asie ou d’Amérique du Nord.

Une étude de Coincub souligne que l’Allemagne compte à elle seule six banques activement engagées dans les services de crypto-monnaie. Tandis que le Royaume-Uni en compte cinq. Les principaux noms dans ce domaine sont SEBA Bank en Suisse, Revolut au Royaume-Uni et Bankera en Lituanie. Ces banques proposent des services tels que la garde sécurisée de crypto-monnaies, le staking et la tokenisation d’actifs.
Cette montée en puissance est en grande partie due à la réglementation sur les marchés des crypto-actifs (MiCA), qui établit un cadre juridique clair pour les services de crypto-monnaie. Cette réglementation favorise la transparence, la sécurité et l’évolutivité des entreprises de crypto-monnaies tout en encourageant les banques à intégrer les actifs numériques dans leurs portefeuilles.
La réglementation est à l’origine de l’avance de l’Europe
Le MiCA a changé la donne pour le secteur financier européen. Devant être entièrement mis en œuvre d’ici décembre 2024, il fournit des lignes directrices structurées pour les banques et les entreprises de crypto-monnaies, réduisant l’incertitude et encourageant l’adoption. La réglementation vise à créer un environnement plus sûr pour les investisseurs et à rationaliser l’intégration de la blockchain dans le système financier.
« Un cadre clair devrait permettre aux prestataires de services de crypto-actifs de faire évoluer leurs activités sur une base transfrontalière et de faciliter leur accès aux services bancaires pour leur permettre de mener leurs activités sans heurts« , indique le considérant 6 de la MiCA.
Les États-Unis sont à la traîne : l’Office of the Comptroller of the Currency (OCC) n’a que récemment autorisé les banques à fournir des services liés aux crypto-monnaies. Cette hésitation, combinée à l’incertitude réglementaire, a laissé les banques américaines à la traîne de leurs homologues européennes.
Malgré ses avantages, le secteur bancaire européen des crypto-monnaies n’est pas exempt de défis. Les institutions financières qui cherchent à développer leurs offres de crypto-monnaies font face à des obstacles comme la volatilité des prix, la fraude. Aussi, elles sont confronté aux exigences strictes en matière de lutte contre le blanchiment d’argent (AML) et de connaissance du client (KYC).
Bourses mondiales de crypto-monnaies : regard sur l’Europe
La certitude réglementaire de MiCA a attiré les principaux échanges mondiaux de crypto-monnaies en Europe.E lle consolide sa position en tant que destination privilégiée pour les entreprises d’actifs numériques.
OKX et Crypto.com ont tous deux obtenu des licences MiCA à Malte en janvier 2025, démontrant ainsi leur confiance dans les réglementations transparentes de l’UE. Bitpanda, une bourse basée en Autriche, a obtenu l’approbation des régulateurs allemands, renforçant encore le statut de l’Europe en tant que plaque tournante favorable aux crypto-monnaies.
Pendant ce temps, d’autres régions continuent d’adopter des approches divergentes en matière de réglementation des crypto-monnaies. Au Royaume-Uni, par exemple, l’approbation réglementaire a été lente, avec seulement quatre des 29 demandes approuvées par la Financial Conduct Authority en 2024. Cette lenteur soulève des inquiétudes quant à la compétitivité du Royaume-Uni dans le secteur.
En revanche, l’ancien président américain Donald Trump s’est engagé à faire des États-Unis la « capitale cryptographique de la planète ». Si le sentiment a suggéré un changement dans la politique américaine, l’incertitude réglementaire continue de maintenir de nombreuses institutions sur la touche.