- Lors d’une récente interview sur CNBC, Gary Gensler, a réitéré son point de vue selon lequel la plupart des actifs numériques sont des titres, le bitcoin étant la seule exception en raison de sa nature décentralisée.
- Sous la direction de Paul Atkins à la SEC, le procès Ripple pourrait être réglé, offrant une clarté réglementaire pour tous les actifs et conduisant potentiellement à l’approbation des ETF basés sur XRP en 2025.
Dans une interview accordée le 14 janvier à l’émission Squawk Box de CNBC, Gary Gensler est revenu sur son mandat de président de la SEC. Il met en lumière les réformes clés, son approche controversée de la réglementation des crypto-monnaies et les avancées de l’agence en matière d’information sur le climat et les facteurs ESG. M. Gensler devrait quitter ses fonctions le 20 janvier, date qui coïncide avec l’investiture du président élu Donald Trump. Ce dernier a nommé Paul Atkins, défenseur des crypto-monnaies, au poste de président de la SEC, ce qui laisse présager des changements dans les priorités réglementaires de l’administration entrante.
Pour replacer les choses dans leur contexte, Gary Gensler a été nommé en 2021 sous la présidence de Joe Biden et laisse derrière lui un héritage marqué par des initiatives réglementaires de grande envergure. Son mandat a été marqué par des actions visant à moderniser les marchés boursiers et à promouvoir la transparence. Toutefois, c’est sa position affirmée sur la réglementation des crypto-monnaies qui a attiré l’attention et divisé les opinions.
Bien que M. Gensler ait maintenu un point de vue critique sur le secteur des crypto-monnaies, il a reconnu que le bitcoin était unique. « Le bitcoin n’est pas un titre, mais ces 10 000 ou 15 000 autres jetons ont nui au public investisseur pendant de nombreuses années », a-t-il déclaré. M. Gensler a réaffirmé que la nature décentralisée du bitcoin le plaçait en dehors du champ réglementaire de la SEC. Toutefois, il a qualifié les autres jetons d’actifs spéculatifs qui ne respectent souvent pas les lois sur les valeurs mobilières.
« Le bitcoin est un actif hautement spéculatif et volatil », a déclaré M. Gensler, le comparant au rôle de réserve de valeur joué depuis longtemps par l’or. Il a souligné que les autres crypto-monnaies devaient prouver leur utilité fondamentale pour assurer leur viabilité à long terme, mettant en garde contre les projets dont les fondements sont faibles ou inexistants.
L’héritage polarisant de Gensler
Le mandat de Gary Gensler à la tête de la SEC a été marqué par une combinaison d’application de la réglementation et de batailles contentieuses, en particulier en ce qui concerne le marché des crypto-monnaies. Son approche de la réglementation des actifs numériques, en particulier les actions en justice de la SEC contre les bourses de crypto-monnaies et des projets comme Ripple, a laissé un héritage polarisant. Sous sa direction, la SEC a recherché la transparence et la protection des investisseurs, comme en témoigne l’amende de 45 millions de dollars imposée à Robinhood pour violation de la réglementation.
L’un des procès les plus médiatisés intentés par la SEC de M. Gensler l’a été contre Ripple Labs. La SEC a allégué que l’offre de XRP par Ripple aux premiers investisseurs violait les lois sur les valeurs mobilières. M. Gensler a dû faire face à l’opposition du secteur des cryptomonnaies, comme en témoigne l’action en justice intentée par 18 États américains contre la SEC. Les plaignants ont accusé la SEC d’outrepasser son autorité et ont fait valoir que sa position réglementaire agressive à l’égard des sociétés de crypto-monnaie était préjudiciable.
M. Gensler revient sur les réformes clés des marchés des actions et du Trésor qui ont défini son leadership. Parmi ses réalisations figurent la réduction des cycles de règlement, l’amélioration de la gouvernance d’entreprise et l’accroissement de la transparence sur le marché.
« Le marché du Trésor américain est le fondement de nos marchés de capitaux », a fait remarquer M. Gensler, soulignant son rôle essentiel dans le système financier mondial. Il a salué les efforts bipartisans de la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, et du président de la Réserve fédérale, Jay Powell. Ils visent à renforcer la résilience du marché et à encourager la concurrence par le biais d’un système d’échange « tous azimuts ». Selon M. Gensler, ces mesures réduiraient les risques systémiques et faciliteraient le processus d’emprunt pour le gouvernement américain.
Pour ce qui est de l’avenir, M. Gensler a rappelé que le Congressional Budget Office prévoit un marché du Trésor de 36 000 milliards de dollars d’ici à 2028. Ssoit une croissance estimée à 25 % par rapport à sa taille actuelle de 28 000 milliards de dollars. Il a souligné que la mise en œuvre de réformes est essentielle pour garantir la liquidité du marché et maintenir la confiance internationale dans les opérations budgétaires américaines.