- Mark Carney, le nouveau Premier ministre canadien, s’est montré critique à l’égard du bitcoin, citant sa volatilité et son inefficacité, mais soutient le développement des CBDC.
- Mark Carney prend ses fonctions dans un contexte de tensions économiques avec les États-Unis, s’opposant aux tarifs commerciaux de Donald Trump et rejetant l’idée d’une annexion du Canada.
Mark Carney a été élu nouveau Premier ministre du Canada, en remportant une élection écrasante à la tête du Parti libéral le 9 mars. Il remplace Justin Trudeau, qui a occupé ce poste pendant plus de sept ans.
Quel sera l’impact du nouveau premier ministre canadien sur la crypto-monnaie ?
M. Carney, économiste chevronné et ancien banquier central, a joué un rôle important sur la scène financière internationale. Gouverneur de la Banque du Canada de 2008 à 2013, il a dirigé l’économie du pays pendant la crise financière mondiale. Il est ensuite devenu gouverneur de la Banque d’Angleterre, poste qu’il a occupé pendant sept ans avant de le quitter pour rentrer au pays. Le 1er mars, il a officiellement confirmé aux médias locaux qu’il avait entamé le processus de renonciation à ses doubles nationalités britannique et irlandaise.
Au cours de sa vie professionnelle, Carney s’est constamment prononcé contre le bitcoin et les crypto-monnaies en raison de leur volatilité et de leur inefficacité économique, comme nous l’avons mentionné dans notre précédent article. Dans un discours de 2018 sur l’avenir de l’argent, il a critiqué l’offre fixe de Bitcoin, affirmant que cela entraînait de dangereuses menaces économiques. « Recréer un étalon-or mondial virtuel serait un acte criminel d’amnésie monétaire », a-t-il averti.
M. Carney a également attiré l’attention sur les fluctuations importantes du cours du bitcoin, estimant que sa volatilité en faisait une réserve de valeur inadaptée.
« Si vous aviez contracté un prêt étudiant de 1 000 livres en bitcoins en décembre dernier pour payer vos frais de subsistance en livres sterling pour l’année prochaine, il vous manquerait environ 500 livres à l’heure actuelle », a-t-il déclaré. Et d’ajouter,
Si vous aviez fait la même chose en septembre dernier, vous auriez 2 000 livres d’avance. C’est une véritable loterie.
Bien que sceptique à l’égard des monnaies décentralisées, M. Carney a encouragé les travaux sur les monnaies numériques des banques centrales (CBDC), qui, selon lui, renforceront l’accès aux services financiers et la surveillance réglementaire. Il estime que les CBDC peuvent aider les gouvernements à lutter contre le financement du terrorisme et d’autres formes de criminalité économique.
Malgré ses critiques à l’égard du bitcoin, M. Carney a siégé au conseil d’administration de la société de traitement des paiements Stripe entre 2021 et 2025. Au cours de cette période, l’entreprise a lancé une série d’options de paiement en crypto-monnaies entre 2022 et 2024.
Défis économiques et politique commerciale
M. Carney prend ses fonctions pendant une période de tensions économiques entre les États-Unis et le Canada, notamment en raison des droits de douane récemment imposés par les États-Unis, comme nous l’avons indiqué dans notre précédent article. Lors de son discours d’acceptation, il a vivement critiqué les politiques commerciales du président américain Donald Trump, qu’il considère comme une attaque contre les travailleurs et les industries du Canada. « Donald Trump a imposé des droits de douane injustifiés sur ce que nous construisons, vendons et sur la façon dont nous gagnons notre vie », a déclaré M. Carney.
Il a rappelé que le Canada avait déjà pris des contre-mesures et a clairement affirmé que ces tarifs de rétorsion seraient maintenus à moins que les États-Unis ne soient disposés à négocier. « Le gouvernement canadien a pris des mesures de rétorsion à juste titre. Ces droits de douane seront maintenus jusqu’à ce que les Américains nous montrent du respect », a-t-il affirmé.
M. Carney a également rejeté la récente proposition de M. Trump d’annexer le Canada aux États-Unis. « Le Canada ne fera jamais partie de l’Amérique, de quelque manière que ce soit », a-t-il déclaré. Ainsi, alors que M. Carney entame son mandat, ses politiques en matière de commerce, de finances et de sécurité économique détermineront l’orientation du Canada pour les années à venir.