- Le président de la Banque nationale suisse, Martin Schlegel, rejette le bitcoin comme actif de réserve, citant sa volatilité et les risques de sécurité pour les banques centrales.
- Malgré l’adoption mondiale, la BNS donne la priorité à la stabilité et à la liquidité, rejetant le bitcoin en raison des problèmes de cybersécurité et des fluctuations rapides des prix.
Martin Schlegel, président de la Banque nationale suisse (BNS), a fermement rejeté l’idée que les banques centrales détiennent leurs réserves en bitcoins. Selon lui, le bitcoin n’a pas les qualités requises pour être une monnaie décente. Les principales raisons pour lesquelles la BNS n’inclurait pas l’actif numérique dans ses réserves, a-t-il souligné, sont la grande volatilité et les failles de sécurité.
D’un autre côté, même si la BNS a des doutes sur le bitcoin, l’intérêt mondial pour l’actif numérique ne cesse de croître. En effet, l’un des plus grands gestionnaires d’actifs au monde, BlackRock, a révélé son intention d’introduire en Europe, en février 2025, un véhicule négocié en bourse basé sur le bitcoin.
Fait fascinant, la Suisse a été citée comme site possible pour ce produit, reflétant la demande croissante des investisseurs pour une exposition aux crypto-monnaies.
Le problème de liquidité du bitcoin dans les banques centrales
M. Schlegel a précisé que les réserves des banques centrales devaient être extrêmement liquides et utilisées rapidement pour les besoins de la politique monétaire. Selon lui, le bitcoin ne répond pas à ces critères. Outre la grande volatilité des prix, il a également souligné que la technologie sous-jacente aux crypto-monnaies peut souffrir de problèmes de sécurité allant de défauts de logiciels à d’éventuelles cyber-attaques.
Ce démenti n’est guère choquant. Habituellement prudentes dans le choix de leurs actifs de réserve, les banques centrales donnent la priorité à la stabilité plutôt qu’à la possibilité de réaliser des profits importants. Mais étant donné que de plus en plus d’institutions financières incluent le bitcoin dans leurs portefeuilles d’investissement, la position austère de la BNS semble aller à l’encontre de la tendance globale.
Proposition de référendum sur le bitcoin en Suisse
Il est fascinant de constater que le public suisse est favorable à Bitcoin alors même que la BNS est réticente à l’adopter. Une proposition suggérant que la BNS conserve une partie de ses réserves en bitcoins en plus de l’or a fait surface en décembre 2024, comme nous l’avons précédemment rapporté.
L’initiative aurait besoin de 100 000 signatures dans les 18 mois pour atteindre le niveau du référendum public et devenir ainsi une réalité. Mais compte tenu de la position ferme de Schlegel, la BNS va probablement s’opposer au projet.
BlackRock envisage de baser son ETF Bitcoin en Suisse
BlackRock voit un grand potentiel alors que la BNS ferme la porte au bitcoin. En février 2025, l’entreprise a l’intention d’introduire en Europe un produit d’investissement basé sur le bitcoin. L’un des principaux candidats est la Suisse, dont les règles financières sont plus libérales que celles d’autres pays européens.
L’action de BlackRock montre que le secteur financier considère toujours le bitcoin comme un actif intéressant pour les investisseurs, malgré la méfiance des banques centrales et des autorités. En cas de succès du produit, la pression sur la BNS pour qu’elle commence à inclure cet actif numérique dans sa stratégie de réserve pourrait augmenter.
La Suisse se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins en ce qui concerne la gestion du bitcoin, sous la pression croissante de plusieurs parties. D’une part, sa banque centrale s’oppose avec véhémence à l’existence d’une réserve formelle pour cet actif. D’autre part, la société et l’industrie financière semblent aller dans des directions opposées.