- BitMEX a été condamné à une amende de 100 millions de dollars pour des infractions de blanchiment d’argent après des années de bataille juridique.
- Les procureurs ont révélé que BitMEX n’avait pas empêché les résidents américains d’accéder à sa plateforme.
La bourse de crypto-monnaies BitMEX a été condamnée à une amende de 100 millions de dollars pour avoir enfreint les lois contre le blanchiment d’argent. Le juge fédéral de Manhattan à New York, John G. Koeltl, a rendu la décision, déclarant que l’amende et les plaidoyers de culpabilité de la société étaient suffisants. Les violations se sont produites entre 2015 et 2020.
BitMEX a déclaré que l’amende de 110 millions de dollars, ainsi que les plaidoyers de culpabilité de ses fondateurs, étaient suffisants pour remédier aux violations commises. Cependant, le tribunal n’a pas été d’accord. En 2022, Arthur Hayes et Benjamin Delo, les fondateurs de la bourse BitMEX, ont également plaidé coupable, payant chacun 10 millions de dollars d’amendes pénales.
Selon BitMEX, la dernière amende est inférieure aux 200 millions de dollars que les autorités américaines avaient initialement exigés, mais la bourse ne pense toujours pas qu’il y ait d’autres pénalités à payer. Cette décision marque la fin de quelques années de batailles juridiques entre BitMEX et sa direction et souligne la pression croissante en faveur d’une meilleure conformité dans le secteur des cryptomonnaies.
Actions réglementaires et pénales contre BitMEX
La CFTC et le FinCEN avaient déjà infligé à BitMEX une pénalité de 100 millions de dollars en 2021. L’amende était liée au fait que la bourse n’identifiait pas correctement ses clients et ne divulguait pas la localisation de ses utilisateurs américains. Les régulateurs ont affirmé que la société n’avait pas réussi à empêcher des millions de dollars de transactions effectuées par des utilisateurs non confirmés.
En outre, l’accusation a déclaré que BitMEX se présentait comme une plateforme d’échange permettant aux particuliers d’échanger des crypto-monnaies sans vérification de l’identité du client. Jusqu’en septembre 2020, les transactions pouvaient avoir lieu sans que les utilisateurs aient à révéler leur identité ou à présenter des documents.
Les procureurs ont également déclaré qu’un initiateur de BitMEX avait acheté une société de Hong Kong utilisée comme entité de traitement des dollars américains. La bourse aurait trompé une banque anonyme basée à Hong Kong sur la nature réelle de la transaction jusqu’en 2020.
Outre la sanction civile, des poursuites pénales ont également été engagées contre BitMEX. Le ministère américain de la justice (DOJ) a accusé la bourse d’avoir enfreint la loi sur le secret bancaire (Bank Secrecy Act, BSA). Le ministère de la justice a également inculpé les fondateurs Hayes, Delo et Samuel Reed pour avoir prétendument comploté en vue de violer le processus réglementaire. Tous trois ont été mis à l’épreuve en 2022, et chacun a été condamné à payer une amende de 10 millions de dollars.
BitMEX a déclaré avoir respecté des normes de conformité strictes telles que KYC et AML avant que les premières accusations ne soient portées en 2020. Cependant, plusieurs préoccupations récentes soulevées par les régulateurs demeurent sur la plateforme.
BitMEX cherche à aller de l’avant
L’amende de 100 millions de dollars est la dernière action légale majeure que les autorités américaines ont entreprise contre BitMEX. Selon la déclaration de la société , le verdict est une sorte de règlement des litiges qui étaient en suspens depuis longtemps, mais elle a exprimé son inquiétude quant à l’imposition de nouvelles amendes.
BitMEX a déclaré qu’elle avait considérablement progressé dans la mise en place de nouvelles opérations. La bourse a également mis en œuvre des mesures strictes pour améliorer l’identification de ses utilisateurs afin de répondre aux directives universelles. Elle reste également une entreprise internationale tout en s’efforçant de reconstruire son image.
Arthur Hayes a quitté son poste de PDG en 2020 et s’est rendu aux autorités en 2021. Son départ et les sanctions juridiques imposées à la bourse soulignent les pressions réglementaires croissantes auxquelles sont confrontées les plateformes de crypto-monnaies.